Pour beaucoup, le permis moto A2 et sa généralisation à tous (moins de 24 ans ou pas) est vécue comme une sanction, dans la réalité, les choses sont plus nuancées. Tout d'abord, cette règlementation clarifie une situation qui existait déjà en réalité. Les assureurs spécialistes du risque deux-roues n'assurant pas n'importe quoi pour les nouveaux motards. Jusqu'à maintenant, il n'était déjà pas question d’accéder à une Super Sportive avec un nouveau permis moto, l'expérience plus que l'âge est depuis bien longtemps indispensable.
Il faut préciser également que l'ancienne règlementation (avant 2013) imposait un bridage pour les jeunes permis à 25 kW soit 34 ch qui a laissé un très mauvais souvenir. Clairement trop restrictif et transformant les motos en véritables « poumons » lent, pas amusant et quasi dans l’incapacité de s’insérer dans la circulation. Le 34 ch n'existe plus depuis trois ans et c'est réellement une bonne chose, mais sa mauvaise perdure encore aujourd'hui indéniablement.
Il faut préciser également que l'ancienne règlementation (avant 2013) imposait un bridage pour les jeunes permis à 25 kW soit 34 ch qui a laissé un très mauvais souvenir. Clairement trop restrictif et transformant les motos en véritables « poumons » lent, pas amusant et quasi dans l’incapacité de s’insérer dans la circulation. Le 34 ch n'existe plus depuis trois ans et c'est réellement une bonne chose, mais sa mauvaise perdure encore aujourd'hui indéniablement.
Les mauvaises expériences du bridage en France
Le point fondamental est que le permis moto A2 permet l'accès à des motos de 47,5 ch (35 kW) ce qui représente 40 % de puissance en plus des 34 ch et ce surplus change tout ! Les nouvelles motos A2 s'intègrent dans la circulation, peuvent tenir le rythme sur les voies rapides et sont clairement amusantes à conduire en générant les sensations indissociables d'une vraie moto, même si ces dernières sont limitées. La modernité à également du bon et alors que les anciennes 34 ch disposaient généralement de carburateurs, les nouvelles motos sont plus légères et toutes équipées d'injection, et enfin les bridages sont électroniques et beaucoup mieux réalisés en réduisant uniquement la puissance à haut régime, mais en offrant une bonne disponibilité à bas régime c'est-à-dire, dans la phase d’utilisation la plus courante. Résultat des courses, à chacun de nos essais des nouvelles motos A2, nous avons été agréablement surpris par l'agrément offert au guidon. Enfin, la généralisation du permis A2 pour tous s'intègre dans un changement plus vaste de la règlementation sur la puissance des motos et notamment la fin de la limite à 100 ch. En effet, depuis 1985, la France et elle seule limitait la puissance à 100 ch alors que les autres pays avaient droit aux motos full power de 200 ch ou plus. Motos et bridages n'ont jamais fait bon ménage en France, au point d'y avoir provoqué un syndrome (à juste titre) qui perturbe aujourd'hui aussi l'image du permis A2. La puissance des motos n'est plus limitée en France depuis 2016, si ce n'est pour débuter. La règlementation semble tout de même plus logique en adoptant une perspective globale.
Un test dynamique inédit
En bref, si à la rédaction de Permis Pratique nous sommes convaincus que les motos A2 offrent finalement un potentiel intéressant, il fallait encore le mesurer et le comparer. Direction notre circuit d'essai avec une Suzuki SV650, la moto de l'année du permis A2 équipée pour l’occasion d'une V-Box Racelogic permettant de mesurer précisément par GPS ses performances réelles avec les 76 ch d'origines, mais aussi son bridage électronique à 47 ch. La facilité avec laquelle il est possible de brider en A2, la Suzuki permet ainsi de réaliser pour la première fois ce comparatif A2/A et passer ainsi des 47,5 ch du permis A2 aux 76 ch de la SV650 non bridée.
Même performances à bas régime !
Le résultat de nos mesures est étonnamment clair et si la puissance est réduite de 30 ch, la qualité du bridage permet de conserver une moto agréable et performante à bas régime. Par exemple, sur l'exercice de la reprise de 50 à 90 km/h, notre Suzuki SV mutante (A2 /A) réalise pratiquement la même performance chiffrée. Ce n'est pas rien, surtout qu'à l'usage, la différence de quelques dixièmes est imperceptible. Une bonne chose, car l'exercice de la reprise de 50 à 90 km/h est celui de l'usage quotidien et correspond à une utilisation sur la route.
La SV650 "libre" s'envole à partir 90 km/h, l'A2 résiste en accélération
À haut régimes, les différences sont logiquement plus marquées et sur l'exercice de 90 à 130 km/h notre SV full s'envole, mais les performances réalisées avec le bridage n'ont rien de ridicule et entre 11 et 12 secondes pour passer de 90 à 130 km/h démontre la capacité de la SV650 à reprendre sa vitesse de croisière sur autoroute.
Avec un peu de recul, ces chiffres de performance sont également ceux d'une petite voiture sportive, sans doute difficile à assurer pour un jeune conducteur « voiture ». Clairement, un jeune permis moto est mieux loti que son homologue de la catégorie B.
Avec un peu de recul, ces chiffres de performance sont également ceux d'une petite voiture sportive, sans doute difficile à assurer pour un jeune conducteur « voiture ». Clairement, un jeune permis moto est mieux loti que son homologue de la catégorie B.
Autoroute : plus que possible
Avec une vitesse de pointe chrono de 146 km/h (155 affiché à son compteur), notre A2 est donc largement capable de rouler sur autoroute et de tenir sans problème une vitesse de croisière aux vitesses légales. Elle est également capable de s’insérer facilement dans la circulation et dispose assez de réserve de puissance pour les relances après une cassure de rythme par exemple. Maintenant le secret, la vitesse de pointe de 146 km/h est obtenue sur le cinquième rapport et non le sixième et démontre la vraie différence à l'usage entre une moto A2 et une A, il faut peut-être jouer plus avec le passage des rapports, ne pas hésiter à rétrograder afin d'exploiter la plage du moteur bridé en A2. Une moto A évite il est vrai, de rétrograder. Ce que les chiffres ne disent pas, le roulage sur route avec notre SV650 A2 offre une conduite plus détendue aux vitesses légales, sans être obligés de surveiller constamment son compteur de vitesse, non pas qu'elle soit incapable de faire un excès de, mais elle le fait beaucoup moins vite. Son usage est plus dans la réalité sans apparaître limité.
Pour info, voici l'étalonnage du compteur de la SV650, comme d'habitude sur les deux-roues, il existe une différence importante avec la vitesse réelle.
50 km/h : 46 km/h 90 km/h : 83,5 km/h 130 km/h 122 km/h
Pour info, voici l'étalonnage du compteur de la SV650, comme d'habitude sur les deux-roues, il existe une différence importante avec la vitesse réelle.
50 km/h : 46 km/h 90 km/h : 83,5 km/h 130 km/h 122 km/h
L'avis de Permis Pratique
Définitivement, une moto A2 ne se traîne pas, et en accélération de 0 à 100 km/h les 7''3 demandées pour l'exercice rivalise par exemple avec une Porsche Boxter de première génération qui dispose de plus de 200 ch, voilà qui est dit. Évidemment maintenant il va être plus difficile de dire qu'une moto bridée pour le permis A2 est un poumon !
Performances, plaisir, conduite quotidienne ou qualité pédagogique pour se faire une première expérience de conduite en toute sécurité, la règlementation autour du permis A2 semble bel et bien pertinente en laissant de quoi faire un peu les canailles grâce à des performances intéressantes pour un usage routier, tout en limitant les vitesses élevées.
Performances, plaisir, conduite quotidienne ou qualité pédagogique pour se faire une première expérience de conduite en toute sécurité, la règlementation autour du permis A2 semble bel et bien pertinente en laissant de quoi faire un peu les canailles grâce à des performances intéressantes pour un usage routier, tout en limitant les vitesses élevées.